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Le blog de Pierre Lalanne
28 juillet 2009

Au delà des apparences...

Etat d'alerte dans la sphère politico-médiatique, dimanche en milieu de journéeval_de_gr_ce,
après le communiqué de la présidence de la république rendant public le malaise du Président au cours d'un jogging.
Et son hospitalisation au Val de Grâce, après les premiers secours.
Après une couverture médiatique de grande ampleur, une information en boucle tout au long de la journée, puis de la matinée du lundi, retour à un calme apparent...
Mais que n'a-t-on pu dire ou commenter dans l'intervalle, notamment sur la toile...sur le mode compassionnel ou par des propos qui n'honorent pas leurs auteurs.
Ici, une ou des chroniques auront pu, de temps à autre, comporter quelque malice. Sans déroger toutefois au respect des institutions, des fonctions et de ceux qui les occupent.
Sans abstraction aussi de positions ou de critiques, lorsque des faits ou des situations le nécessitaient.
Dans cet esprit, l'évènement sera ainsi commenté.

Sa dimension humaine
Comme le commun des mortels, le Président de la république a des limites. Intellectuelles, qui sait, peut être...
Physiques, qui en aurait douté. Le voilà devant la réalité.
Certes, une fonction, la plus haute de l'Etat...certes un emploi du temps, des obligations et des activités au-dessus de la norme...certes, enfin, une, des méthodes d'exercer le pouvoir sans partage et quasiment sans délégation...
jogging_sarkoUne hyper présidence dit-on...et ses conséquences. Etait-il sérieux et prudent de s'adonner à une pratique sportive en plein "cagnard", à la période de la journée la plus éprouvante. L'attrait du sport, sans doute...la fascination pour la performance, ce n'est un secret pour personne...le besoin d'aller jusqu'à la limite...au delà de soi...cette soif de paraître...de démontrer...de dominer...
Le sport, ses exigences, sa dangérosité...
Demande-t-on à un sportif de haut niveau de gouverner, même s'il y en eut, à une époque...mais, leur retraite sportive intervenue.
Cet accident de santé aura-t-il une incidence affective sur la deuxième partie du mandat présidentiel.
Par exemple, une écoute et une approche réelles des problèmes et des attentes du pays.
Par exemple, une solidarité forte envers ceux jetés sur le bas côté de la route par les politiques libérales...des solutions et non plus d'anathèmes ou de promesses.
Par exemple, enfin, la remise en cause de réformes aux conséquences dommageables pour l'organisation et le fonctionnement des institutions et la vie des français.
Cela dit, dans la bonne tradition républicaine, souhaitons un bon rétablissement au Président...sincèrement...

Sa réalité politique
Que d'excès, que de bavardages sur les différents médias...l'impression parfois de remplissage pour faire de l'antenne à tout prix. N'a-t-on pas entendu de doctes experts...les mêmes, toujours...envisager tous les scénarios...y compris la vacance du pouvoir...D'autres, médicaux ceux-là, se répandre en informations et communiqués à la tonalité rassurante. Le malaise du Président, sans perte de connaissance...vagal...pourquoi ne pas dire banal...
Alors que sa proximité, par exemple le secrétaire général de la présidence, dans un premier temps, indiquait que le Président avait retrouvé ses esprits...Alors que le porte parole du parti présidentiel, dans un premier temps, faisait état d'un malaise cardiaque...
Mensonge d'Etat, par la relativisation d'un problème qui pourrait être réel...l'histoire se répèterait-elle ?
Troublant, non pas au point d'ériger la situation en affaire d'Etat, mais de rappeler que les attributions et les pouvoirs conférés au président de la république par la Constitution s'inscrivent dans la double exigence de capacité et de continuité.
L'hospitalisation du Président et son empêchement temporaire auront, au besoin, confirmé la particularité de l'exercice actuel du pouvoir. L'omniprésence habituelle du secrétaire général de la présidence, tels les cardinaux de l'ancien régime, en quasi situation d'intérim, ici, au détriment d'un premier ministre tout autant discret que taiseux...

Son altération de l'autorité présidentielle
Le Président surmontera bien vite cet accident de santé, chacun le souhaite, et retrouvera tous ses moyens pour assurer la plénitude de ses fonctions.
En revanche, demeurera grande ouverte la brèche dans une image façonnée avec soin...de solidité...de résistance...d'invincibilité...de volontarisme...
Une image vulgarisée avec le concours d'amicaux soutiens...
Désormais, la moindre toux, la plus petite migraine, le report d'un déplacement ou d'une réunion pourront faire l'objet de toutes les spéculations. Se produiraient-elles, déjà...dans son propre camp ?
Même s'il parvient, il a de la ressource, à rétablir un équilibre, le Président risque de demeurer affaibli psychologiquement et politiquement sur le territoire national.
Et considéré différemment sur la scène internationale, son comportement ces deux dernières années, son arrogance parfois ayant occasionné quelques ressentiments.
Mais, l'affaiblissement réel du Président de la république réside en filigrane dans la réforme de la Constitution qu'il aura voulue et imposée non sans difficultés au parlement.
A la fin du présent mandat et s'il devait être réélu une seconde et dernière fois en 2012, il ne personnifierait plus l'autorité supérieure et incontournable, notamment dans son camp...désormais attentif à d'autres perspectives...

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